Page:Rosny aîné - La Mort de la Terre - Contes, Plon, 1912.djvu/113

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remèdes traditionnels. Il injecta, à quelques minutes de distance, deux doses d’un cordial puissant. Le cœur se remit à battre, quoique avec une extrême faiblesse ; les lèvres d’Arva murmurèrent :

— Les enfants…, la terre…

Puis, elle tomba dans un sommeil que Targ savait ne pouvoir ni ne devoir combattre, sommeil fatal et salutaire pendant lequel, de trois heures en trois heures, il injecterait quelques milligrammes de « fer organique ». Et il faudrait vingt-deux heures au moins avant qu’Arva supportât un court réveil. N’importe ! La plus lourde inquiétude avait disparu. Le veilleur, connaissant la santé parfaite de sa sœur, ne craignait aucune suite redoutable. Toutefois, il restait nerveux. L’événement, en somme, ne s’expliquait point. Pourquoi Arva gisait-elle au bas du talus ? Avait-elle, elle si vigilante et si adroite, fait une chute ? C’était possible, – non probable.

Que faire ? Demeurer ici jusqu’à ce qu’elle eût repris ses forces ? Il faudrait au moins deux semaines pour la rétablir complètement. Mieux valait repartir pour l’Équatoriale des Dunes. Rien ne pressait, au fond. L’aventure que poursuivait Targ n’était pas de celles dont l’issue dépend de quelques journées.

Il se dirigea vers le grand planétaire et déchaîna les ondes d’appel. Comme là-bas, au sortir du gouffre, il ne reçut aucune réponse. Tout de suite,