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EN ANGLETERRE

pense et vous faites porter tout l’effort par son esclave misérable ! Vous proclamez l’immortalité de l’une et vous condamnez l’autre au néant. Et cependant, ô mes frères et mes sœurs ! elles sont suffisamment claires, elles sont suffisamment éloquentes, les paroles du Livre sacré, — les divines paroles qui nous convient, au jour du grand jugement, au jour de la Résurrection éternelle, dans la vallée de Josaphat. Et les paroles de saint Paul aussi portent avec elles une lumière éblouissante. « Il faut, dit-il, que ce corps corruptible soit revêtu de l’incorruptibilité, et que ce corps mortel soit revêtu de l’immortalité. » Par quelle cécité étrange avons-nous pu, après un tel enseignement, être conduits à donner au corps, à ce corps fait pour une si glorieuse destinée, une sépulture qui le livre à la destruction, qui le jette en pâture aux vers ? Comment n’avons-nous pas compris que nous devions conserver plus précieusement cette enveloppe immortelle que tous les trésors de la terre ?

L’orateur développa quelque temps ce thème, avec l’honorable monotonie et la patience de répétition qui jettent un si bel éclat sur l’éloquence britannique. Puis il conclut, avec une voix pleine de larmes :

« Abjurez la longue erreur de vos ancêtres.

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