le calme écrasant qui règne sous les grands chênes… Si, du moins, Mariette avait crié une troisième fois ! Par intervalles, je poussais moi-même un appel. Aucune réponse, hors le frisselis des ramures ou la voix rapide d’un passereau… J’aurais pu avoir un doute, me croire victime d’une hallucination ; mais la voix était comme vrillée dans mon oreille, elle m’affirmait un péril immense, un péril mortel.
Enfin, après un quart d’heure de recherches, je vis des formes remuer au loin, dans une éclaircie ; puis des grognements rauques se firent entendre. Je ne sais quel instinct me saisit : je fus certain que le drame était là, je me ruai en foudre et l’éclaircie parut, tout orangée par le soleil. Sept bêtes rosâtres, aux poils roides, aux dos puissants, s’y démenaient étrangement, tassées devant un buisson d’arbustes. Soudain, la réalité innommable, une scène de la profondeur des âges, une scène de la Gaule préhistorique, quand les bêtes et les hommes se disputaient encore la puissance : les porcs fauves dévoraient Mariette !…
Ils lui avaient rongé le visage, les bras et la poitrine ; ils venaient de lui ouvrir le ventre !