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Page:Rosny aîné - La Mort de la Terre - Contes, Plon, 1912.djvu/248

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CONTES. — PREMIÈRE SÉRIE

Dareaux demeura pendant quelques minutes les yeux grands, abîmé dans ses souvenirs. Puis il reprit à voix basse :

— On a pu reconstituer le drame… Mariette Dieutegard avait trébuché dans la clairière et, en tombant, le crâne heurté contre une pierre, elle s’était évanouie. C’est alors que les bêtes étaient venues. Elles appartenaient à la race farouche qui, peut-être depuis mille ans, paît dans le bois de la Hesbaigne. Elles flairèrent le sang, qui avait jailli sur la mousse, et, comme la jeune fille demeurait immobile, l’une ou l’autre des brutes commença l’attaque… Ce faisant, elles n’avaient pas fait autre chose que ce que font encore fréquemment leurs congénères lorsque le hasard leur livre un petit enfant au berceau…