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CONTES. — DEUXIÈME SÉRIE

toujours dans la même disposition joviale… on dirait que tu me réponds…

Il s’arrêta ; il vit une mince fissure dans la pierre :

— Eh bien ! s’exclama-t-il en riant, nous allons prendre ta réponse pour bonne… Voyons un peu ce qu’il y a là derrière.

Il déposa la lampe au milieu de la pièce, et, armé de tout l’outillage utile, il se mit au travail Après une heure d’efforts, ayant descellé un bloc de grès siliceux, il se vit devant une cachette carrée d’où s’exhalait une odeur fade. Des ossements, de vieilles étoffes moisies, s’étalèrent et, tout au fond, une boîte rouillée et vert-de-grisée, que mon père attira avec un cri de triomphe. Il s’attendait certes à trouver quelque chose de curieux et de valable ; il s’empressa de faire sauter le couvercle. Mais alors, il demeura hébété de surprise et de joie : la boîte était au tiers remplie de joyaux : diamants, aigues-marines, rubis, saphirs, topazes… une grande fortune ! Et mon père était le seul héritier de la famille qui avait caché ces richesses…

Quant à l’intervention de la lampe, un physicien vous l’expliquera en formulant l’hypothèse de gaz échappés par la fissure. Cette explication est certes plausible… Et pourtant !