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CONTES. — DEUXIÈME SÉRIE

Et notre négoce grandit ; nous y joignîmes les primeurs ; l’argent s’habitua à croître dans notre caisse ; avant ma trentième année, la fortune était venue.

Je pourrais aujourd’hui reprendre ma place parmi les gens qui s’amusent, mais je n’y trouverais pas de plaisir. Le bonheur est dans la lutte. Rien ne vaut ces péripéties où il faut vaincre par la ruse, par la force ou par la patience. Et j’ai même renoncé à ma race ; j’ai épousé la fille de mon associée. Elle est fraîche comme la feuille nouvelle, elle a la chair saine, les yeux d’un enfant, et elle m’a donné deux fils aux reins solides.