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LE
SAUVETAGE DE NÉPOMUCÈNE


Lorsque j’étais le secrétaire de M. Arthème Callemarre, je n’avais pas de grandes espérances, raconta Desnoyers. M. Callemarre était riche et paléologue. Il m’employait à rédiger ses mémoires, à classer ses notes et à surveiller l’aménagement de son muséum, où s’amoncelaient des ossements innombrables, des armes et des outils de pierre éclatée, de pierre polie, de corne, de bronze ou de fer, des sculptures préhistoriques, des coprolithes, des insectes marinés dans l’ambre, des poteries millénaires.

C’était un homme patient, érudit et idiot. Il m’assurait le logis avec la nourriture, plus soixante-quinze francs par mois. D’ailleurs, en dehors des travaux qu’il m’assignait, j’existais beaucoup moins pour lui qu’une aiguille à chas des temps lacustres.

Je n’existais guère davantage pour ses amis,