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Page:Rosny aîné - La Mort de la Terre - Contes, Plon, 1912.djvu/366

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CONTES. — DEUXIÈME SÉRIE

tandis que l’homme, secouant sa tête chevelue, rugissait triomphalement.

Ce fut la seule fois que le bizarre personnage joua au naturel son rôle de lion. Il en garda une joie singulière et, lorsque je le rencontrais dans les bois ou sur les collines, il ne manquait pas de pousser le même rugissement qui avait précédé ma délivrance. Cela ne me faisait pas rire. J’en étais tout attendrie ; aujourd’hui encore, quand j’y songe, je frissonne, mais de ce bon frisson où un souvenir craintif se mêle aux féeriques images de la vingtième année.