Page:Rosny aîné - La Vague rouge.djvu/381

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nées trop longues. Seulement, ne souhaitez pas qu’elles diminuent au point de faire de vous des paresseux. Dites-vous que les besoins ne cessent de s’accroître et qu’il faudra toujours besogner pour les satisfaire !

Ainsi prêchait-il dans les réunions jaunes ; mais son succès tenait surtout à la peine qu’il se donnait pour placer ses adeptes. Il avait conçu une organisation qui englobait plusieurs arrondissements de Paris, et maintes communes de la banlieue. Son bureau de Maison-Blanche était en rapport avec un grand nombre d’industriels qui lui apportaient une aide indirecte, fort efficace. Et comme il avait pris quelques revanches sur la propagande de François Rougemont, la confiance lui était revenue : il ne désespérait plus d’une action lente, continue, tenace, qui amortirait l’élan des rouges.

Chez Delaborde, sa situation demeurait stationnaire. Pourtant, il enregistrait deux petites victoires : il avait pu remplacer Bouilland, mort d’une embolie, par une de ses créatures ; et à l’homme de peine Carbejat, antimilitariste furibond, qui s’était fait casser la jambe dans une rixe, il avait subordonné un homme du Cantal, plein de haine contre les révolutionnaires.