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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI


circuler à l’air libre, avec l’aide de nos condensateurs, et renouveler indéfiniment la provision du Stellarium.

— Si nous faisions une première sortie ?

— Le soir est assez proche, objecta Antoine. Évidemment, il nous est facile de gagner des zones lumineuses… mais je suis curieux de voir la nuit martienne.

Dans l’air raréfié, le crépuscule devait être plus bref encore que dans les régions tropicales de notre terre. Au fond de l’Occident, la fournaise solaire croulait ; elle demeura un moment suspendue entre deux montagnes et à peine eut-elle disparu que les étoiles scintillèrent dans un ciel incomparablement pur. Ce spectacle était semblable, en somme, à celui que nous avions vu pendant tous les jours de notre voyage, mais, sur cette terre lointaine, il