Aller au contenu

Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avaient tenté de gagner la surface pendant la phase des poissons, flottaient maintenant un trait dans le cœur. Trois autres s’élevèrent, au mépris du danger, et furent tués. Alors les harpons des Noirs voguèrent par centaines, comme des hirondelles en migration, et ils s’enfonçaient parmi les plantes, soulevaient en légers tourbillons la vase. Les nôtres ne bougeaient point. Seuls, deux blessés montèrent, et, avant que la riposte fût possible, les Noirs élevèrent un épais rideau de tourbe derrière lequel ils vinrent à la surface pour respirer. Déjà les Clairs traversaient ce rideau, prenaient position sous l’ennemi. Vaincus, leurs munitions épuisées, les Noirs se donnèrent à la fuite… Beaucoup y réussirent, mais un grand nombre furent tués, un grand nombre aussi retenus captifs. Je pressentis la poursuite inutile, l’arrière-garde des fuyards se séparant des poursuivants par d’immenses voiles de fange. Captifs et morts, acheminés