Aller au contenu

Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/187

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bien pris dans leur taille, quelques-uns gigantesques, peints de rouge et de bleu, doués de visages parfaitement hideux, dont les machoires ne le cédaient guère en pesanteur, en puissance et en volume, à celles des gorilles. Ils montraient des yeux circulaires très mobiles, des lèvres en beefsteaks, des oreilles en anses, de longs crânes durs.

On nous mena devant un vieux à la laine poivre et sel, qui exécuta une sorte de sauterie gastronomique, faisant mine d’arracher nos yeux et de hacher nos membres ; il poussait des beuglements rythmés, que les autres chefs répétaient en dansant une pyrrhique et en entrechoquant leurs sagaies. Cependant, la foule subalterne hurlait comme un troupeau de loups et de chacals. Quand le roi interrompit son exercice, il se fit quelque silence, et nous sentions tous ces yeux ronds fixés sur nous d’une façon « dévorante ». Puis le vieillard prononça