Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/226

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des mâchoires implacables lui ouvrirent la gorge ; deux coups de griffe firent jaillir les entrailles. Ce fut une agonie retentissante. La voix du lion noir roula comme le tonnerre sur les nuées ; puis, ce fut le grondement d’une cataracte ; puis, un halètement sourd tandis que Saïd continuait à déchirer les muscles, à disjoindre les os et transpercer les entrailles…

Les blessures de mon lion, plus larges que profondes, guérirent assez rapidement. Après quelques semaines, il n’y paraissait plus. Nous continuâmes notre voyage, sans qu’il nous arrivât rien de notable, jusqu’à l’aventure de la caravane.