Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/229

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Au lieu de m’éloigner, je montai la colline, suivi du lion.

Pendant notre escalade, la fusillade devint plus vive ; elle se ralentit lorsque nous arrivâmes en vue des combattants. Je vis, sur un terrain nu, semé de rocs, deux groupes d’hommes, très distincts dans la clarté de la lune.

Réfugiés entre deux blocs, et protégés par un tertre, une douzaine de personnages vêtus à la mode targui, masqués par les deux voiles, — le nicab qui descend du front et ombrage les yeux, le litham qui couvre le bas du visage, — épuisaient leurs munitions à se défendre contre soixante-dix à quatre-vingts nègres qui les cernaient et qui resserraient leur cercle d’investissement en se glissant de roc en roc, de saillie en saillie. Les agresseurs ne comptaient que peu de fusils ; armés pour la plupart de couteaux, de sagaies, de massues, ils avaient perdu du monde. De leur côté, les