Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/267

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nombreux jonchaient le sol : soigneusement raclés par les vautours, les hyènes et les chacals, on aurait pu croire qu’ils étaient là depuis très longtemps. Mais les cendres, les racines éparses, d’autres indices, firent conclure à Oumar que le drame ne remontait pas à plus d’une quinzaine de jours :

— Nous serons d’autant plus tranquilles ! remarqua-t-il… Tout le pays doit avoir été saccagé… aucune tribu n’aura l’idée d’y revenir avant quelque temps.

C’était logique ; la visite des environs ne fit que confirmer le pronostic.

Le jour était loin de sa fin, lorsque nous décidâmes la halte. Oumar et Abd-Allah firent une battue minutieuse parmi les ruines, d’où ils rapportaient continuellement quelque aubaine nouvelle : noix de kola ou de karité, tubercules, céréales, fruits, racines. Aïcha faisait les préparatifs d’un souper qui devait être plus raffiné que d’habitude. Elle avait allumé le feu dans