hideux ? Est-ce moi qui respire ?… Ah j’ai bien cru sentir l’heure dernière, le souffle glacé de l’anéantissement.
L’Asiatique répétait :
« Lui très mort ! »
À tâtons nous rejoignîmes le capitaine, nous regagnâmes l’éminence. Là une douce voix tremblante me fit battre le cœur :
« Êtes-vous blessé ?
– Non, mademoiselle… ou du moins peu grièvement… la bête a du me tenir par le cuir et le caoutchouc de mes vêtements. Et les autres ?
– Moi, — répondit Alcuin, — il me semble avoir une bonne estafilade à la poitrine… le tigre m’a tout de suite quitté… »
Une deuxième voix s’éleva plus plaintive, plus voilée :
« Je suis blessé à la hanche… mais le choc surtout a été terrible… »
Nous ne pensions plus ni à la fatigue ni à la pluie : ce terrible péril esquivé nous rem-