Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

– Ils n’auraient pas le temps de sécher ! dit morosement le capitaine.

– Voire ! répondit l’homme.

Son ton me frappa. Je me tenais à ce moment sur le seuil de la grotte avec Sabine. Nous contemplions le pays à travers le rideau mélancolique de la pluie. Je n’en goûtais pas moins le délice de cette minute. Que la grâce est forte ! Dans son manteau gris, les cheveux humides négligemment noués, le teint diaphane, Sabine restait le sens palpitant de la vie, la jeunesse sacrée. Toutes les nostalgies, toutes les anxiétés, s’évanouissaient à la courbe de cette bouche, à son mystérieux sourire…


Comme je l’ai dit, la voix de l’homme (c’était Alcuin) me fit me retourner. Devreuse aussi avait été frappé de la réponse. Et avec sévérité :

« Qu’avez-vous dit ? »