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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/53

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soir était tiède, secourable, nous dormîmes. Mais vers le milieu de la nuit, je m’éveillai : la bizarre musique de notre sauveur résonnait, très loin, sur le silencieux marécage. Le musicien était invisible.

Alors, il me parut être entré dans une vie neuve, une réalité plus féerique que les plus féeriques légendes.


Nous nous éveillâmes à l’aurore, ayant bien dormi.

« Capitaine ! » — m’écriai-je.

Je lui montrais nos vêtements nettoyés, parfaitement secs.

« C’est notre homme de l’eau ! — répartit Sabine. — Je commence à croire que c’est quelque faune bienfaisant. »

Il restait des noix et des œufs dont nous fîmes un bon déjeuner. Le soleil montait avec douceur, rafraîchi de légers nuages. La sombre merveille du marécage nous tint rêveurs. Des hérons passèrent, puis une