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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/71

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Ils avaient quelques armes, entre autres une manière de harpon hélicoïde, qu’ils pouvaient lancer sur l’eau, non seulement en ligne droite, mais encore en série de courbes, et faire revenir à eux comme le boomerang des Australiens. Ils s’en servaient pour capter les gros poissons. Il faut dire ici que les poissons du lac étaient les plus rusés que j’aie vus — sans doute à cause même de la présence d’un homme-marin qui, de génération en génération, les avait accoutumés à une défense plus subtile qu’ils n’en ont ailleurs coutume. Nos hôtes en avaient aussi apprivoisés beaucoup : ils ne touchaient pas à ceux-là, — ils ne consommaient que leurs œufs. En revanche, ils étaient âpres à la chasse aux brochets et aux perches.

Leur industrie n’était pas complexe, encore qu’ils connussent le métier du potier et les éléments de ceux du menuisier et du charpentier. Ils n’usaient point de métaux, mais d’une sorte de néphrite fort