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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/87

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D’ailleurs, en supposant que je pusse tenir tête, n’y avait-il pas, à une centaine de mètres, une multitude prête à les aider ?

Tandis que je réfléchissais au péril, le jeune athlète s’était remis à parler ; du geste il semblait exiger une réponse. Alors, j’élevai la voix. Ils furent frappés de stupeur. Arrêtés un instant, en conciliabule, leurs harpons se relevèrent, leur cri s’éleva plus menaçant. Il devint évident qu’ils s’apprêtaient à m’attaquer. J’armai ma carabine : il régna un moment d’horrible silence… Je nous crus perdus, je me préparai à mourir courageusement…

Un cri s’éleva au large. Mes antagonistes se retournèrent, je ne pus retenir une exclamation joyeuse. Une troupe de nos hôtes nageait vers l’îlot. — Notre ami, en tête, faisait des signes aux agresseurs. À ces signes, les harpons étaient retombés ; bientôt Sabine et moi nous nous retrouvâmes au milieu de nos amis.