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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/88

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Nous assistâmes alors à une espèce de cérémonie où nos Hommes-des-Eaux faisaient accueil aux autres. De l’île des peupliers la horde sombre accourut entière. On échangea des présents ; les bras s’entrelacèrent singulièrement : il me parut discerner quelque fausseté dans les démonstrations des deux races, surtout du côté des Sombres.

Le jeune athlète continuait de regarder Sabine à distance, d’une manière qui me fâchait extrêmement.


Nos hôtes nous avaient reconduits à notre île. Notre soulagement fut grand de nous retrouver à l’abri. Toutefois, une inquiétude subtile nous hantait. Je crus remarquer qu’elle était partagée. Notre sauveur surtout était ému. Il ne nous quittait plus. Il nous montrait un dévouement admirable et, l’affection appelant l’affection, je me prenais à l’aimer fraternellement.