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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/89

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L’après-midi se passa sans encombre.

Une heure avant le crépuscule, une députation d’Hommes-des-Eaux sombres se présenta à l’île : parmi ces personnages je reconnus le jeune athlète. Il semblait agir comme un chef. Les nôtres reçurent la députation avec honneur, offrant des cadeaux et il y eut une ronde aquatique où les Clairs et les Sombres se distinguèrent à l’envi.

Je me tenais à l’écart, avec Sabine et notre ami. Nous observions tout, à travers les ramures surbaissées d’un frêne. Malgré notre inquiétude, la fête ne laissait pas de nous intéresser. Au moment le plus animé, tout soudain deux hommes émergèrent, non loin de notre retraite. Nous aperçurent-ils ? Avaient-ils épié auparavant ? Je ne sais, mais ils s’avancèrent sur nous. C’était encore le jeune chef. Seulement, il avait un visage souriant, amical, des gestes pleins de douceur.

Il dit quelques mots à notre compagnon, puis, s’éloignant, il regarda Sabine. L’ex-