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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/97

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Mais je n’étais toujours pas tranquille. Une peur informe, sans cause, continuait à remuer en moi, et que l’arrivée même de notre ami, nous expliquant par signes que les autres étaient bien partis, ne put dissiper.

Pourtant, vers deux heures du matin, je m’endormis fiévreusement.

Je crois que mon sommeil fut d’abord très lourd — en revanche de mes insomnies des nuits précédentes. Vers le matin, j’eus un cauchemar qui finit par m’éveiller en sursaut. Mon cœur était en tumulte. La terreur régnait sur moi confuse, étouffante :

— Sabine ! — m’écriai-je.

Je m’étais levé. Le sang-froid me revint. Je jetai un regard hors de mon abri. L’aube était venue. Les frênes susurraient dans la brise matinale. La lune errait encore près du zénith. Tout respirait la confiance. Les dernières palpitations du cauchemar s’éteignirent. Je restai quelques minutes à contempler la douce incertitude firmamentaire :