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Page:Rossel - Voyage de Dentrecasteaux, envoyé à la recherche de La Pérouse.pdf/105

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DE DENTRECASTEAUX.

d’Amsterdam ; la proximité de la terre nous avoit été annoncée 1792.
Mars.
quelques heures auparavant par un très-grand nombre d’oiseaux : on l’a relevée à l’instant même où elle a été vue ; et des hauteurs absolues du soleil ont été prises pour avoir une longitude qui concourût avec le relèvement : depuis ces premières observations, l’on a tenu un compte exact du chemin et des diverses routes.

Le sommet de cette île, dont je desirois fixer la position, qui n’avoit pas été déterminée encore, étoit couvert de nuages : à mesure que nous approchions, ils nous parurent produits par une très-épaisse fumée ; nous ne tardâmes pas à voir des flammes : c’est dans la partie du Nord que l’embrasement étoit le plus fort ; mais le vent qui souffloit du Nord-Ouest, poussoit la flamme dans le Sud-Est, et nous apercevions distinctement les progrès de l’incendie par les traces de fumée et de feu que l’on voyoit s’étendre successivement sur toute la partie orientale de l’île. Cet incendie sur une terre inhabitée, fit conjecturer à quelques personnes que ce feu ne pouvoit être qu’un signal fait par des malheureux qu’un naufrage auroit fait aborder à cette île, et qu’ils demandoient du secours : mais il étoit évident que cette masse de feu étoit trop considérable pour faire supposer que l’incendie eût commencé au moment où nous avions été aperçus ; d’ailleurs un pareil signal, fait au hasard, étoit inutile dans des parages où il est si rare qu’il passe des navires.

La partie du Sud de cette île, que nous avons côtoyée de près, est inabordable, parce que le rivage est très-escarpé;
Tome I.
F