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VOYAGE

1792.
Mars.
Nous avons eu, du 28 au 30, une différence Nord de 30’: il est vraisemblable que le capitaine Vlaming, qui a découvert ces îles en 1696, a éprouvé cette même différence, en remontant de l’île qui est au Sud à celle qui est plus au Nord, puisqu’il ne suppose que douze à treize lieues de l’une à l’autre, quoique la différence en latitude entre les deux îles soit de 50’à-peu-près. Cependant si cette distance est exprimée en lieues Hollandoises, elle s’accorde parfaitement avec les latitudes de ces deux îles. Il est à observer, pour éviter toute méprise, que le capitaine Vlaming donne le nom de Saint-Paul à l’île la plus Sud, et celui d’Amsterdam à l’autre ; 30. sur la carte générale du dernier voyage de Cook, l’on nomme, au contraire, île de Saint-Paul celle qui est le plus au Nord : nous ne nous sommes pas conformés à cette dernière dénomination.

En approchant de l’île d’Amsterdam, nous avons trouvé, comme le capitaine Vlaming, une prodigieuse quantité de loups marins. Lorsque ce capitaine mit pied à terre sur cette île, ils étoient en si grand nombre, qu’il fut obligé de se frayer, à coups de fusil, un passage au milieu de ces animaux.

Je n’ai pas cru devoir m’arrêter à l’île d’Amsterdam ; le ciel y est généralement trop couvert, dans cette saison, pour permettre d’y faire des observations : d’ailleurs notre traversée déjà commençoit à se prolonger, et nous devions profiter du premier temps favorable à notre route ; car il est à remarquer que nous avions mis quarante-trois jours pour nous rendre du Cap de Bonne-Espérance aux îles de Saint-Paul