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DE DENTRECASTEAUX.
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1792.
Mai.
mai, qui, relativement à la position du soleil, correspond au mois de novembre d’Europe. Les arbres, dans le havre, n’avoient pas encore perdu leurs feuillages: il est à présumer que l’été doit y être d’une température beaucoup plus élevée que sa position en latitude ne semble l’indiquer. L’extrême humidité du sol de ce havre doit occasionner, dans les grandes chaleurs, des vapeurs d’autant plus nuisibles, que l’air y est aussi stagnant que les eaux: le port en est si fermé, qu’il ne peut être rafraîchi par les brises de terre et de mer, qui, dans la belle saison, renouvellent et purifient l’air sur les côtes de toutes les terres d’une certaine étendue.

Un grand nombre de pétrifications ont été trouvées dans ce havre ; plusieurs échantillons qu’on en a rapportés, avoient tellement les caractères de bois pétrifié, qu’il n’étoit pas possible de se refuser à les reconnoître.

Les plans de M. Beautemps-Beaupré suffisent pour indiquer les divers mouillages, et les routes pour s’y rendre ; toutes sont également sûres et faciles.

Le capitaine Cook annonce, dans ses observations sur la terre de Van-Diémen, où il a mouillé en janvier 1777, qu’avant lui on n’avoit abordé que deux fois à cette côte ; et il ajoute qu’aucun navigateur Européen ne l’avoit vue depuis Tasman qui la découvrit en novembre 1642, jusqu’à l’époque où le capitaine Furneaux y toucha, en mars 1773: mais le capitaine Cook ignoroit alors qu’en l’année 1772, les navires François le Mascarin et le Marquis-de-Castries avoient mouillé dans une baie nommée par eux, baie de


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