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VOYAGE

1792.
Mai.
»Quelques moules qui furent prises sur le bord de la mer, nous aidèrent à faire notre repas. Toute cette journée fut très-pluvieuse : le lendemain matin nous parvînmes à des­cendre sur l’île, dont je fis le tour pour chercher de l’eau ; mais toutes mes recherches furent inutiles. »

»Le terrain de cette île forme un plateau élevé, dont les bords sont coupés verticalement. La partie du Nord-Ouest est couverte d’arbres entrelacés qui la rendent impénétrable. Nous trouvâmes beaucoup d’arbres brûlés par les naturels ; et des monceaux de coquilles d’huîtres et de moules nous indiquèrent qu’ils y avoient séjourné. Nous vîmes des perruches et plusieurs autres espèces d’oiseaux. Nous trouvâmes une espèce de persil sauvage dont nous avons mangé. »

»L’après-midi, dans un moment d’éclaircie, nous fîmes quelques relèvemens sur la pointe occidentale de l’île. Nous essayâmes deux fois de mettre sous voile pour nous rendre à bord ; mais voyant qu’il étoit impossible de pouvoir gagner les frégates, je fis dresser une espèce de tente avec la misaine du canot, et nous passâmes la nuit sur le rivage auprès du feu. La pluie fut continuelle ; la mer monta assez près de notre tente pour nous incommoder, et nous passâmes une très-mauvaise nuit. Malgré les désagrémens de notre position, la gaieté prit toujours le dessus ; et tout le monde parut aussi content que si nous n’avions pas manqué du nécessaire. »

»Le lendemain, il falloir quitter ce triste séjour, à quelque prix que ce fût. Les vents contraires étoient encore assez forts :

»cependant