à cet usage barbare, du moins à l’égard de l’île de Céram, 1792. Septembre. dont les habitans, autrefois antropophages, sont devenus moins féroces depuis qu’ils ont l’assurance de tirer un meilleur parti de leurs prisonniers.
Les Chinois sont les seuls étrangers admis à Amboine ; mais ils sont obligés de s’y faire naturaliser : le nombre de ceux à qui la permission de s’y établir a été accordée, n’est pas considérable. Tous sont marchands ; plusieurs d’entre eux ont le privilège exclusif de vendre tels objets en particulier, et ils paient un droit considérable pour jouir de ce privilège : ils font aussi le commerce maritime, mais ils ne peuvent pas l’étendre au-delà des possessions Hollandoises ; le commerce direct avec leur ancienne patrie leur est conséquemment interdit. C’est à Batavia et à Macassar, où les bâtimens venant de Chine sont admis, que ces Chinois naturalisés vont se pourvoir des marchandises de la Chine : les marchandises d’Europe sont achetées et débitées par eux dans le pays. Leur chef, appelé vulgairement Lieutenant des Chinois, est douanier de la compagnie.
La plus grande partie des habitans d’Amboine professent le christianisme, introduit chez eux par les Portugais : ils étoient catholiques sous leur domination ; mais depuis qu’ils ont passé sous celle des Hollandois, ils sont devenus calvinistes, et il ne reste plus actuellement parmi eux la moindre trace du catholicisme ; les Hollandois ont mis un soin remarquable à l’éteindre entièrement. Ils entretiennent, à grands frais, dans toute l’étendue de l’île, des écoles où les enfans