Page:Rostand - Cyrano de Bergerac.djvu/213

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Roxane.

Que dites-vous ?

Cyrano.

Que dites-vous ?Mais oui, c’est là, je vous le dis,
Que l’on va m’envoyer faire mon paradis.
Plus d’une âme que j’aime y doit être exilée,
Et je retrouverai Socrate et Galilée !

Le bret, se révoltant.

Non ! non ! C’est trop stupide à la fin, et c’est trop
Injuste ! Un tel poète ! Un cœur si grand, si haut !
Mourir ainsi !… Mourir !…

Cyrano.

Mourir ainsi !… Mourir !…Voilà Le Bret qui grogne !

Le bret, fondant en larmes.

Mon cher ami…

Cyrano, se soulevant, l’œil égaré.

Mon cher ami…Ce sont les cadets de Gascogne…
— La masse élémentaire… Eh oui ?… voilà le hic

Le bret.

Sa science… dans son délire !

Cyrano.

Sa science… dans son délire !Copernic
A dit…

Roxane.

A dit…Oh !

Cyrano.

A dit…Oh !Mais aussi que diable allait-il faire,
Mais que diable allait-il faire en cette galère ?…

Philosophe, physicien,

Rimeur, bretteur, musicien,
Et voyageur aérien,
Grand riposteur du tac au tac,
Amant aussi — pas pour son bien ! —
Ci-gît Hercule-Savinien
De Cyrano de Bergerac

Qui fut tout, et qui ne fut rien.