Page:Rostand - Cyrano de Bergerac.djvu/60

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Ragueneau.

Bravo ? J’ai vu…Quoi donc !Votre combat !…

Cyrano.

Bravo ? J’ai vu…Quoi donc !Votre combat !…Lequel ?

Ragueneau.

Celui de l’Hôtel de Bourgogne !

Cyrano, avec dédain.

Celui de l’Hôtel de Bourgogne !Ah !… Le duel !…

Ragueneau, admiratif.

Oui, le duel en vers !…

Lise.

Oui, le duel en vers !…Il en a plein la bouche !

Cyrano.

Allons ! tant mieux !

Ragueneau, se fendant avec une broche qu’il a saisi.

Allons ! tant mieux !« À la fin de l’envoi, je touche !…
À la fin de l’envoi, je touche !… » Que c’est beau !

(Avec un enthousiasme croissant.)

« À la fin de l’envoi… »

Cyrano.

« À la fin de l’envoi… »Quelle heure, Ragueneau ?

Ragueneau, restant fendu pour regarder l’horloge.

Six heures cinq !… « …Je touche ! »

(Il se relève.)

Six heures cinq !… « …Je touche ! » … Oh ! faire une ballade

Lise, à Cyrano, qui en passant devant son comptoir lui a serré distraitement la main.

Qu’avez-vous à la main ?

Cyrano.

Qu’avez-vous à la main ?Rien. Une estafilade.

Ragueneau.

Courûtes-vous quelque péril ?

Cyrano.

Courûtes-vous quelque péril ?Aucun péril.

Lise, le menaçant du doigt.

Je crois que vous mentez !

Cyrano.

Je crois que vous mentez !Mon nez remuerait-il ?