Page:Rostand - Les Romanesques, Charpentier et Fasquelle, 1911.djvu/134

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Ceci va nous servir.

Il tire de sa souquenille une lettre qu’il met dans l’ouverture moussue d’un tronc d’arbre.

Ceci va nous servir.Ah ! quel remercîment,
Pères, vous me devrez !

Apercevant Sylvette.

Pères, vous me devrez !C’est elle ! — À mon ciment !

Il se remet à gâcher et disparaît derrière le mur.
Sylvette, apparaît, furtive, regarde si on la guette, puis :

Non, personne !…

Elle pose sur le banc de gauche sa mante de mousseline.

Non, personne !…Aujourd’hui, trouverai-je la lettre ?

Elle va vers un arbre.

Tous les jours, un galant inconnu vient en mettre
Une, là, dans ce tronc par la foudre entr’ouvert,
Et qui fait une boîte aux lettres peinte en vert !…

Elle plonge la main dans le creux de l’arbre.

Oui, voilà mon courrier.

Elle lit.

Oui, voilà mon courrier.« Sylvette, cœur de marbre !
C’est le dernier billet que produira cet arbre,