Pour que je sois à portée de les visiter plus fréquemment.
Il sera fait selon vos ordres.
Scène IV.
Soldats, que font nos captives a cette heure de nuit ?
Elles s’occupent à chanter des hymnes.
Approchons.
Nous entendons dans l’éloignement le son de leurs voix argentines.
Veillez à cette porte avec des flambeaux, moi j’entrerai et je jouirai de leurs embrassements désirés.
Allez ; nous vous attendrons.
Scène V.
Quel bruit entends-je à la première porte ?
C’est le misérable Dulcitius qui entre.
Que Dieu nous protège !
Amen.
Que signifie ce cliquetis de marmites, de chaudrons et de lèchefrites qui s’entrechoquent ?
Je vais voir ce que c’est. Ah ! venez, approchez je vous prie, mes sœurs ; regardez, à travers les fentes de cette porte.
Qu’y a-t-il ?
Voyez ! cet insensé a perdu la raison ; il croit jouir de nos embrassements.
Que fait-il ?
Tantôt il presse tendrement sur son sein des marmites ; tantôt il embrasse des chaudrons et des poêles à frire, et leur donne d’amoureux baisers.
Que cela est risible !
Déjà son visage, ses mains, ses vêtements, sont tellement salis et noircis qu’il offre tout-à-fait l’aspect d’un Éthiopien.
Il est juste que son corps soit tel que son âme possédée par le démon.
Voilà qu’il se dispose à sortir ; voyons ce que vont faire à sa vue les soldats qui l’attendent à la porte.
Scène VI.
Quel est ce démoniaque, ou plutôt ce démon qui sort ? Fuyons !
Soldats, où fuyez-vous ? Restez ; attendez ; conduisez-moi avec vos flambeaux à ma demeure.
C’est la voix de notre commandant, mais c’est l’image du diable. Ne nous arrêtons pas ; pressons notre fuite ; ce fantôme veut nous maltraiter.
Je vais au palais et j’apprendrai aux princes comment on m’outrage.
Scène VII.
Huissiers, introduisez-moi dans le palais ; j’ai à parler en particulier à l’empereur.
Quel est ce monstre horrible et dégoûtant, couvert de haillons noirs et déchirés ? Gourmons-le et précipitons-le du haut des degrés ; il ne faut pas qu’il pénètre plus avant.
Scène VIII.
Malheur, malheur à moi ! Que m’est-il arrivé ? Ne suis-je pas paré de mes vêtements les plus riches ? toute ma personne n’est-elle pas éclatante de propreté ? Et cependant tous ceux que j’aborde témoignent à ma vue autant de dégoût qu’à l’aspect d’un monstre