Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome II, 1779.djvu/211

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Pour douze mois entiers sous la terre s’enfuit.
Une pâle lueur a blanchi l’empyrée.
Enfant du ciel, rens-nous ta présence sacrée ;
Dévoile à nos regards ton front resplendissant,
Parois, et fois le dieu du monde renaissant !
Il a paru : déjà, les mains vers lui levées,
Par mille cris joyeux, les nations sauvées,
Du pié de leurs autels le saluant en choeur,
De la jalouse nuit le proclament vainqueur.
Triomphe du soleil, triomphe mémorable,
Qui, dans tous les climats embelli par la fable,
Et sous des noms divers d’âge en âge porté,
Par l’Europe et l’Asie est encore chanté !
Le Nil du roi des ans attestoit la puissance,
Alorsque d’Harpocrate il fêtoit la naissance.
Oromaze, ce dieu des antiques persans,
Ce dieu, père du bien, lui, dont les traits perçans,
De la nuit et du mal vainquirent le génie,
Et qui dans l’univers rétablit l’harmonie,
Ne figuroit-il point le monarque du jour,