Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome II, 1779.djvu/343

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Tandis qu’au fond des bois, sur un pin retiré,
Le coq de la bruyère, étalant son plumage,
Offre à Vénus les cris de son rauque ramage.
Le char céleste arrive aux portes des cités.
Vénus parle, à sa voix les jeux ressuscités,
Se ralliant en foule autour de l’immortelle :
« Soutiens de mon empire, écoutez-moi, dit-elle ;
La gloire de Vénus repose entre vos mains.
Allez du triste hyver consoler les humains,
Et leur fait oublier les torts de la nature.
Emportez avec vous ma riante ceinture ;
De ce tissu divin, faites sortir pour eux
Les soins, le doux parler, les desirs amoureux,
Les refus agaçans et le tendre mystère,
Qui me livre en secret le coeur le plus austère. »
Elle dit : et les jeux, ministres empressés,
Loin d’elle au même instant voltigent dispersés.
Ils ouvrent en tous lieux la scène des orgies.
À l’éclat des cristaux, au jour de cent bougies,
La muse des concerts, variant ses accords,