Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome II, 1779.djvu/346

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Polémon De Bacchus entonne les cantiques,
Tandis qu’à ses côtés les bergères en choeur
Chantent le jeune dieu qui commande à leur coeur.
Destin que j’aimerois ! Destin digne d’envie !
Il n’est point au hameau de coquette Sylvie ;
On n’y sait point cacher un tendre sentiment :
Zénis aime, et Zénis l’avoue ingénûment.
Elle exige, il est vrai, que le dieu d’Hymenée,
Au destin de Myras liant sa destinée,
Permette à sa vertu les amoureux desirs.
Eh bien, couple sacré ! De tes chastes plaisirs
L’aurore naît enfin ; ton bonheur se prépare.
Par-tout de myrthes verds le dieu d’Hymen se pare ;
Par-tout brillent déjà ses flambeaux allumés ;
Ses temples sont ouverts, ses autels parfumés,
Et pour toi dans les cieux un beau jour se déploie.
Agitée à la fois et de crainte et de joie,
Zénis prend des hameaux les atours innocens,
Inutile parure à ses appas naissans ;
Et quittant, l’oeil en pleurs, la maison paternelle,
S’avance vers le temple en pompe solemnelle.