Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome II, 1779.djvu/347

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Le myrthe orne son front, ce front plein de candeur,
Qui n’a point à rougir aux yeux de la pudeur.
Sa mère à ses côtés pleure et sourit ensemble ;
Et les jeunes bergers, que la fête rassemble,
Doucement attendris à ce tableau touchant,
Soupirent à leur tour et suspendent leur chant.
Sous les portes du temple, où la foule se presse,
Où l’amant a déjà devancé sa maîtresse,
Paroît Zénis ; son coeur, plein d’un trouble secret,
À la virginité donne un dernier regret :
Alors de nouveaux pleurs ajoutent à ses charmes,
Et ses tendres parens se plaisent à ces larmes.
Cependant à l’autel, de flambeaux éclairé,
Monte, en habit de lin, le ministre sacré ;
À la foule nombreuse il impose silence :
On se tait. Les amans, conduits en sa présence,
Debout, et tous les deux se tenant par la main,
Prononcent un serment qui ne sera pas vain,
Le prêtre le reçoit, et les cieux le bénissent.
Tandis que leurs destins dans l’Olympe s’unissent,
Le pontife, élevant sa main sur les époux :
« Ô