Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome II, 1779.djvu/348

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toi, qui par l’amour te fais sentir à nous,
Qui rapproches par lui les coeurs les plus sauvages,
Et de l’avide mort répares les ravages,
Grand dieu ! Sur cet hymen jette un oeil de bonté :
Fais-le participant de ta fécondité.
Que semblable au palmier, qui d’enfans s’environne,
De nombreux rejettons ce couple se couronne,
Que dans ses petits-fils il réfleurisse en paix,
Et meure, plein de jours, sous leur ombrage épais ! »
Il dit ; la foule sort : et les chants d’Hyménée,
Les danses, les festins égayant la journée ;
La timide Zénis, seule au milieu du bruit,
Retarde par ses voeux le retour de la nuit.
Hélas ! La nuit arrive ; et la chaste Diane
D’un jour mystérieux éclaire la cabane,
Où la couche sacrée attend les deux époux :
Ils se lèvent. Gardez de les suivre, ô vous tous,
Qui d’une voix coupable attristez l’innocence !
Le vénérable Hymen commande la décence.
La cabane est un temple ; et la couche, un autel
Interdit aux regards du profane mortel.
Vous seule de la foule indiscrète et légère,