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Marcelle, des Synclétique, des Diémède, des Richarde, des Hiltrude, des Ita, des Bertille, des Etheldrède, des Monégonde, des Vérène, des Rosalie, des Etheldrithe et des Jeanne Marguerite de Montmorency.

C’est à vous tous enfin qui avez médité et compris ces paroles de l’Evangile : « Et que servirait un homme de gagner tout le monde, et de perdre son âme ? (St-Math. 16, 26.) — Marthe, Marthe, vous vous inquiétez et vous vous embarrassez de beaucoup de choses. Cependant Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part qui ne lui sera point ôtée. (St-Luc, 10, 41, 42.) — Si vous voulez être parfait, allez, vendez ce que vous avez, et le donnez aux pauvres, et vous aurez un trésor dans le ciel ; puis, venez, et me suivez. (St-Math. 19, 21.) — Et quiconque aura quitté sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou son père, ou sa mère, ou sa femme, ou ses enfants, ou ses terres pour mon nom, en recevra le centuple, et il aura pour héritage la vie éternelle. [St-Math. 19, 29.] — Un prophète n’est sans honneur que dans son pays, dans sa maison et parmi ses parents. [St-Marc. 6, 4.] — Vous qui ayant médité et compris ces paroles divines, avez résolu de faire comme tant de Saints, en vous disant sans cesse avec un esprit d’héroïque et de légitime émulation : « Les saints étaient des hommes comme nous, nous devons être des saints comme eux !  »

Une seule âme est plus que tout l’univers, a dit Sainte-Thérèse : si ce livre éclaire, encourage et confirme une seule âme, dans sa haute et rare vocation, il aura obtenu un succès immense ! Nous l’abandonnons sans inquiétude à sa destinée incertaine ; nous espérons, nous avons confiance, parce que nous savons que, tôt ou tard, toute vérité divine trouve un écho, toute vertu héroïque un imitateur, toute grande pensée une réalisation secrète ou éclatante, individuelle ou générale. Quoiqu’il advienne de nous et de notre livre, nous acceptons d’avance le sort que nous prépare la Providence, sans la permission de laquelle une feuille ne tombe pas de l’arbre, ni un cheveu de la tête de l’homme. Nous avons dit la vérité, nous avons voulu le bien ; c’est assez pour nous consoler de tout, si notre livre nous suscite des épreuves et des persécutions, ou s’il passe inaperçu dans un siècle où tout se succède et se remplace avec une rapidité qui nous montre bien le peu que nous sommes et l’instabilité des choses humaines.

And now, farewell to all, and ev’ry one ;
Farewell : — to be with God is not to be alone !.

(***)

There is a pleasure in the pathless woods ;
There is society where none intrudes !

Byron.
Nouvelle-Orléans, le 8 février, 1852.