Page:Rouquette - Meschacébéennes, 1839.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
146

Anglo-Américains ont reproduit fidèlement son chant mélancolique et tendre, dans la touchante onomatopée de will-poor-will. Ses plaintes lentes et monotones, entendues au loin, par une belle nuit d’été, calme et silencieuse, inspirent à l’âme de délicieuses et molles rêveries : c’est la Philomèle des forêts américaines. Je n’ai jamais écouté ses notes attendrissantes sans me rappeler les beaux vers du poëte latin :

............................. At illa
Flet noctem, ramoque sedens, miserabile carmen
Integrat, et moestis latè loca questibus implet
.


4. La nuit, dans nos bayous, viens, plongeant la pagaie…

Bayou, ou bayouc est un mot de l’idiome sauvage qui signifie rivière. Ainsi on dit : bouc-falaya, longue rivière ; bouc-tchito, grande rivière ; bouc-tchifoncté, rivière des châtaigniers.


5. Viens chasser le chevreuil caché dans nos bois-fort.

Bois-fort. On appelle ainsi une ravine épaisse et fourrée.


6. Viens voir les Indiens, dans nos pinières vertes,
En cercle, insoucieux, couchés sur leurs couvertes.

Couverte, couverture de laine.