Page:Rousseau - Œuvres de J B Rousseau, nouvelle édition, Tome I, 1820.djvu/105

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ODE X,
TIRÉE DU CANTIQUE D’ÉZÉCHIAS.
Isaïe, chap. 38, verset 9 et suiv. [1]
Ego dixi : in dimidio dierum meorum, etc.
POUR UNE PERSONNE CONVALESCENTE.

J’ai vu mes tristes journées
Décliner vers leur penchant ;
Au midi de mes années
Je touchois à mon couchant :

    qué les limites, opposé à ce règne illimité, auquel les Temps et l’Éternité même n’ont point prescrit de bornes, offre un rapprochement d’idées sublimes : c’est le Néant en présence de l’Éternité.

  1. Le lecteur ne sera sans doute pas fâché de retrouver ici l’admirable original, dont Rousseau lui offre une si belle imitation. Le voici, traduit par M. Genoude.
    « J’ai dit : Au milieu de mes jours je descendrai au tombeau,
    et c’est en vain que je cherche le reste de mes années.
    » Hélas ! ai-je dit, je ne verrai donc plus le Seigneur, le Seigneur
    dans le séjour des vivants ! Je ne verrai plus les mortels qui habitent avec moi la terre !
    » Mon pèlerinage est fini ; il a été emporté comme la tente du
    pasteur ; le tissu de ma vie a été tranché, comme la trame du tisserand. Du matin au soir j’aurai terminé ma vie.
    » J’espérois jusqu’à l’aurore ; mais le mal, tel qu’un lion dévorant,
    a brisé mes os. Hélas ! du matin au soir j’aurai terminé ma vie.
    » Mes cris ressemblent aux cris des petits de l’hirondelle, et