Page:Rousseau - Œuvres de J B Rousseau, nouvelle édition, Tome I, 1820.djvu/412

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On oublie aisément un amour qui fait peur,
En faveur d’un amour qui flatte.

Que le soin de charmer
Soit votre unique affaire ;
Songez que l’art d’aimer
N’est que celui de plaire.

Voulez-vous, dans vos feux,
Trouver des biens durables ?
Soyez moins amoureux ;
Devenez plus aimables.

Que le soin de charmer
Soit votre unique affaire ;
Songez que l’art d’aimer
N’est que celui de plaire.


CANTATE III.
LE TRIOMPHE DE L’AMOUR.


Filles du Dieu de l’univers,
Muses, que je me plais dans vos douces retraites !
Que ces rivages frais, que ces bois toujours verts[1]

  1. Que ces rivages frais, que ces bois toujours ’verts, etc. H règne
    dans tout ce début une mollesse, un abandon, qui, sans rien ôter
    à l’élégance, à la correction du style, caractérisent parfaitement
    le calme et la paix d’un cœur jusqu’alors étranger à l’amour» On
    croiroit lire des vers de La Fontaine.