Sur quel vallon sacré, dans quels bois solitaires[1]
Suis-je en ce moment transporté ?
Bacchus à mes regards dévoile ses mystères.
Un mouvement confus de joie et de terreur[2]
M’échauffe d’une sainte audace ;
Et les Ménades en fureur
N’ont rien vu de pareil dans les antres de Thrace.
Descendez, mère d’Amour ;[3]
Venez embellir la fête
- ↑ Sur quel vallon sacré, dans quels bois solitaires, etc. C’est Horace,
décriant dans son transport vraiment bachique, liv. iii, ode xxv :
Quo me, Bacche, rapis tui
Plenum ? quas nemora, aut quos agor in specus,
Velox mente nova ?
Dans quel antre secret, sur quel mont solitaire,
D’un pouvoir tout nouveau le charme involontaire
Soudain m’a transporté ?
C’est toi, c’est toi, Bacchus ; puis-je te méconnoître ? etc.(De Wailly.) - ↑ Un mouvement confus de joie et de terreur, etc. Horace, liv. ii,
ode xix :
Evoe ! recenti mens trepidat metu,
Plenoque Bacchi pectore turbidum
Lætatur ! etc.
Tout plein d’une récente ivresse,
Tout rempli de Bacchus, en sa vive allégresse,
Mon cœur encor troublé ressent un vague effroi.
(Le même.) - ↑ Descendez, mère d’Amour, etc. Le culte de Vénus se lie si naturellement
à celui de Bacchus, que les anciens se gardoient bien
de les séparer jamais. Écoutez Anacréon, ode xxxix :
Quand je bois, quand la folle ivresse