CORONIS.
Quoi ! Vous faites des vers au café ? Voilà un plaisant Parnasse !
CARONDAS.
Je revois a l’épithalame de monsieur Jobelin le notaire et de la fille du logis. Ils attendent qu’elle soit faite pour se marier ; et j’ai bien voulu y donner un de ces quarts d’heure précieux que j’emploie à chanter les louanges des dieux et des héros.
CORONIS.
Comment ! La petite Louison se marie ! Et que deviendra le pauvre Dorante ?
LA SOURDIÈRE.
Il prendra la peine de s’en passer. Monsieur Jobelin est mon ancien ami, et je dois prendre part à tout ce qui regarde ce mariage. Monsieur Carondas, peut-on voir votre épithatame ?
CARONDAS.
Je n’en ai fait encore que la première strophe. La voici :
Hymen ïo, ô Hyménée !
Célébrons la douce journée,
Où deux amants heureux s’unissent pour toujours.
Venez, tendres Amours, combler la destinée
De cette épouse fortunée. [5]
Que de ses flancs féconds, puisse dans peu de jours
Sortir une heureuse lignée
Hymen ïo ô Hymënée