Page:Rousseau - Œuvres de J B Rousseau, nouvelle édition, Tome IV, 1820.djvu/124

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MADAME JÉRÔME.}}

Je parie que c’est ce jeune conseiller qui vient ici tous les soirs en épée et en chapeau bordé ?

LOUISON.

Qui ? Ce bourgeois qui se croit de qualité, parce qu’il s’enivre avec ceux qui en sont ? Mon Dieu ! Il a mille défauts que je ne saurais souffrir.

MADAME JÉRÔME.

Si bien donc que c’est Dorante qui vous tient au cœur ?


LOUISON.

Dorante ?

MADAME JÉRÔME.

Eh bien Dorante ? Vous ne lui trouvez point de défaut à celui-là ?

LOUISON.

Hélas ! Pourquoi lui en trouverais-je ?

MADAME JÉRÔME.

Je ne m’embarrasse pas que vous lui en trouviez. Je sais qu’il est assez honnête homme ; mais Monsieur Jobelin a une bonne charge par devers lui, et c’est mieux votre fait qu’un jeune homme qui n’a rien que son esprit et sa bonne mine. En un mot, c’est lui que je veux qui soit votre époux. Le voici qu’on lui fasse civilité, et qu’on réponde comme il faut à tout ce qu’il dira.