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Page:Rousseau - Œuvres de J B Rousseau, nouvelle édition, Tome IV, 1820.djvu/415

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A L’ABBÉ D’OLIVET.

roient suffi pour cela ; mais je me trouve engagé à aller aujourd’hui à Enghien pour jusques après les fetes, et de là je serai obligé de passer deux ou trois jours à Anvers pour des affaires indispensables, si bien que, pour ne point tomber, par un si long retardement, dans une suspection d’ingratitude envers mon bienfaiteur, je suis obligé de faire en deux fois ce que je voulois faire en une ; et de commencer, en attendant le reste, par le plus important de mes devoirs, qui est de vous remercier, monsieur, du plaisir que vous m’avez fait, en me donnant devos nouvelles, et en ajoutant à cette grâce un présent aussi précieux que celui que vous m’avez fait. Je ne vous parlerai point des poésies de M. Huet et de M. l’abbé Fraguier, dont il y a long-temps que j’ai admiré la plus grande partie imprimée séparément Je me suis contenté jusqu’ici de lire votre préface, dont la latinité m’a charmé, et je me suis jeté d’abord avec toute l’impétuosité d’une curiosité affamée et dévorante sur les deux traductions de M. Boivin. J’ai commencé par celle des Oiseaux, parce que je la connoissois, et elle m’a emporté beaucoup plus de temps que je n’avois cru, par les charmes qui m’y ont arrêté à chaque pas, et par toutes les pauses qu’un passage continuel du brillant