Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t13.djvu/305

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On sait aussi l’usage continuel que nous faisons du Symbole des Apôtres, comme d’un abrégé de la partie historique & dogmatique de l’Evangile, également admis de tous les chrétiens. Nos ordonnances ecclésiastiques portent sur les mêmes principes : nos prédications, notre culte, notre liturgie, nos Sacremens, tout est relatif à l’œuvre de notre rédemption par Jésus-Christ. La même doctrine est enseignée dans les leçons les theses de notre Académie, dans nos l’livres de piété, & dans les autres ouvrages que publient nos Théologiens particuliérement contre l’incrédulité, poison funeste, dont nous travaillons sans cessé à préserver notre Troupeau. Enfin nous ne craignons pas d’en appeller ici au témoignage des personnes de tout ordre, & même des étrangers qui entendent nos instructions tant publiques que en sont édifiés.

Sur quoi donc a-t-on pu se fonder, pour donner une autre aidée de notre doctrine ? ou si l’on veut faire tomber le soupçon sur notre sincérité, comme si nous ne pensions pas ce que nous enseignons & ce que nous professions en public, de quel droit se permet-on un soupçon si odieux ? Et comment n’a-t-on pas senti, qu’après avoir loué nos mœurs comme exemplaires, c’étoit se contredire, c’étoit faire injure à cette même probité, que, de nous taxer d’une hypocrite où ne tombent que des gens peu consciencieux, qui se jouent de la religion ?

Il et vrai que nous estimons & que nous cultivons la Philosophie. Mais ce n’est point cette Philosophie licencieuse & sophistique dont on voit aujourd’hui tant d’écarts. C’est une