Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t13.djvu/416

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Le crime & les remords portent au fond des leurs
Le triste châtiment de leurs noires horreurs.
Semblables en leur rage à la guêpe maligne,
De travail incapable, & de secours indigne,
Qui ne vit que de vols, & dont enfin le sort
Est de faire du mal en se donnant la mort :
Qu’ils exhalent en vain leur colore impuissante,
Leurs menaces pour vous n’ont rien qui m’épouvante ;
Ils voudroient d’un grand roi vous ôter les bienfaits ;
Mais de plus nobles soins illustrent ses projets.
Leur basse jalousie, & leur fureur injuste,
N’arriveront jamais jusqu’à son trône auguste,
Et le monstre qui regne en leurs cœurs abattus
N’est pas fait pour braver l’éclat de ses vertus.
C’est ainsi qu’un bon roi rend son empire aimable ;
Il soutient la vertu que l’infortuné accable :
Quand il doit menacer, la foudre est en ses mains.
Tout roi, sans s’élever au-dessus des humains,
Contre les criminels peut lancer le tonnerre ;
Mais s’il fait des heureux, c’est un Dieu sur la terre.
Charles, on reconnoît ton empire à ses traits ;
Ta main porte en tous lieux la joie & les bienfaits,
Tes sujets égalés éprouvent ta justice ;
On ne réclame plus par un honteux caprice
Un principe odieux, proscrit. par l’équité,
Qui, blessant tous les droits de la société,
Brisé les nœuds sacrés dont elle étoit unie,
Refuse à ses besoins la meilleure partie,