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LETTRE IV. À LA MÊME.

Montpellier, 14 Décembre 1737.

MADAME,

Je viens de recevoir, votre troisieme lettre, vous ne la datez point, & vous n’accusez. point la réception des miennes : cela fait que je ne sais à quoi m’en tenir. Vous me mandez, que vous avez fait compter entre les mains de M. Bouvier, les 200 livres en question, je vous en réitere mes humbles actions de grâces. Cependant, pour m’avoir écrit cela trop tôt, vous m’avez fait faire une fausse démarche ; car je tirai une lettre de change sur M. Bouvier, qu’il a refusée, & qu’on m’a renvoyée ; je l’ai fait partir derechef, il y a apparence, qu’elle sera payée présentement. Quant aux autres 200 livres je n’aurai besoin que de la moitié, parce que je ne veux pas faire ici un plus long séjour, que jusqu’à la fin de février ; ainsi vous aurez 100 livres de moins à compter ; mais je vous supplie de faire en sorte que cet argent soit surement entre les mains de M. Bouvier, pour ce tems-là. Je n’ai pu faire les remedes qui m’étoient prescrits, faute d’argent. Vous m’avez écrit que vous m’enverriez de l’argent pour pouvoir m’arranger avant la tenue des Etats, & voilà la clôture des Etats qui se fait demain, après avoir siégé deux mois entiers. Dès que j’aurai reçu réponse de Lyon, je partirai pour le Saint-Esprit, & je serai l’essai des remedes qui m’ont été ordonnés.