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Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t13.djvu/91

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les Sciences. À l’art d’écrire se joignit l’art de penser. Comment ! ne penseroit-on qu’à l’Académie des Sciences ? Et celle des Belles-Lettres seroit-elle composée d’Ecrivains automates ? L’Auteur est trop intéressé à n’être pas de cet avis. Il veut dire seulement que la science des Belles-Lettres qui ne demande qu’une contention d’esprit médiocre, que des réflexions superficielles & légeres, a été suivie de l’étude des Sciences abstraites, profondes, où les génies les plus transcendans trouvent de quoi épuiser leurs efforts ; & il a mieux aimé exprimer cette différence des Belles-Lettres aux Sciences d’une façon fine que juste.

Et l’on commença — leur approbation mutuelle. Cet avantage du commerce des Muses est très-réel, & très-important. Inspirer le plaisir de plaire aux hommes, c’est concourir au grand œuvre de la félicité commune ; car avec ces dispositions, non-seulement on n’a garde de rien faire qui leur soit contraire, mais encore on employe tous ses talens à leur être utile & agréable. Songez à tous les ressorts qu’un amant fait jouer pour plaire à sa maîtresse, & souvenez-vous dans la suite de ce Discours que l’Auteur convient que, par le commerce des Muses, l’homme devient l’amant de la société, & celle-ci sa maîtresse. Je crois qu’il aura de la peine à concilier sa these avec ces principes qui sont très-bons.

L’esprit a ses besoins, — dont ils sont chargés. Ces portraits sont plus jolis que justes. Il s’en faut bien que les Sciences & les Arts soient de pur agrément. Leurs utilités sont sans nombre. Il n’est point vrai qu’ils ne fassent que couvrir de fleurs nos chaînes de fer : de telles chaînes, par-tout où