Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/263

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

les remontrances de la Classe au sujet de l’Emile & la proscription de ce livre à Neufchâtel, comment lui défenseur de la vérité & de la cause du Seigneur Jésus, il admit à la communion du Seigneur Jésus, l’Auteur de ce livre déclaré impie, abominable, destructeur de la religion du Seigneur Jésus ; comment il se déclara au contraire le défenseur du livre & de l’Auteur, en Classe, dans son Consistoire & en public ; comment tout à coup la chance a tourné & quels ont été les ressorts incompréhensibles de ce changement ? Cependant M. le Pasteur de Motiers vous dit de très-bonne soi,*

[*Pag. 176.] tandis que M. Rousseau n’a point troublé l’église, la Compagnie s’est tue ; je n’ai rien dit aux de mon côté. Cet étrange propos est certainement du petit homme, puisque nous venons de voir des remontrances faites par la Classe en 1762 au sujet de l’Emile, & ce livre proscrit par le Magistrat de Neufchâtel. Ce seroit ici la place de dire à M. le Pasteur de Motiers que le trouble de son église, s’il y en a, vient de lui, de lui seul : il devoit pour les Lettres de la Montagne, agir comme il le fit pour l’Emile, puisque le premier de ces livres n’est que l’explication adoucie justificative du second ; ou bien il devoit penser lors de l’Emile comme il l’a fait à l’égard des Lettres de la Montagne : que lui donc & ses confreres qui pensent comme lui soient bien convaincus, que les troubles qui n’ont cessé de désoler l’église chrétienne sont l’effet nécessaire d’un prétendu zele qui change selon les circonstances, & plus encore des passions fatales attachées à leur état ; que l’église verra ces troubles se